Après six mois de nettoyage du sol, l’été 2011 a vu le début d’un examen approfondi, en surface, du site de deux hectares. Le 10 juin, Bactec International a utilisé la première d’une série de techniques géophysiques qui seront employées sur le site. Les résultats de la magnétométrie de la pompe au césium sont actuellement analysés et filtrés, et pourraient révéler des traces de bâtiments, de tranchées, de cagnas, d’abris et de tunnels, et surtout la présence potentielle de munitions. D’autres techniques, dont le radar et la résistivité, viendront ensuite. Un sondage infrarouge et une étude topographique Lidar (télédétection par laser scanner) faciliteront ensuite le marquage des tranchées et quelques 70 cratères qui résultent des explosions liées à la guerre souterraine. En utilisant ces résultats combinés, les historiens, les techniciens spécialistes, les archéologues, les étudiants et les volontaires venus de partout commenceront les fouilles de parcelles choisies en 2012.
En résultat de plusieurs années de recherches dans les archives britanniques, françaises et allemandes, une vue d’ensemble des évènements et des personnalités associées au site a déjà pu être acquise. Le travail continuera tant que le projet sera en cours. L’étude historique englobera la chronologie complète du village de la Boisselle, en commençant par son établissement pendant l’antiquité, suivi par le développement du village et sa région au fil des siècles et des nombreux bouleversements militaires, religieux et civils. Après la bataille de Bapaume pendant la guerre Franco-prussienne de 1870-71, le village a subi de sérieux dommages. Une ferme qui existait sur le site actuel des Glory Hole a été détruite. Démolie par ses propriétaires (la famille Berchon) en 1883, la ferme a été reconstruite plus tard et agrandie avant la Première Guerre Mondiale. Suite aux combats coûteux et sanglants pour son occupation à la fin de 1914, la « Granathof », nom donné à l’ensemble des bâtiments, a rapidement acquis un profond statut symbolique pour les Bretons et les troupes allemandes. On pense que certains vestiges de la ferme pourraient toujours exister. L’étude prendra aussi en compte l’impact sur la population locale du début de la guerre et de l’arrivée des ennemis, leurs activités comme réfugiés de chaque côté de la ligne, et la reprise de la vie et du travail dans le village après la guerre. Le conflit de 39-45 forme clairement une partie intégrante d’une histoire plus large, et ses conséquences seront examinées jusqu’à aujourd’hui. La collecte de témoignages personnels est particulièrement importante.
Un des aspects clé du projet est de « personnaliser » l’histoire et l’archéologie en cherchant les récits individuels de soldats des trois nations belligérantes qui ont servi dans et sous les tranchées. L’étude comprendra la recherche de descendants vivant aujourd’hui. Leur témoignage complètera celui des populations civiles déplacées. Le projet est le premier de ce genre sur le front occidental et a été officiellement approuvé par les autorités françaises d’archéologie, la DRAC de Picardie. La durée du travail est envisagée sur une période de 15 ans.
Chronologie du projet
- Janvier 2011 : accord signé avec les propriétaires
- A partir de janvier 2011 : débroussaillage du site en prévision de l’étude du terrain et de la géophysique.
- Avril 2011 : accord de la DRAC de Picardie pour l’étude archéologique
- Juin 2011 : association enregistrée en France .
- Juin 2011 : Bactec International mène la première étude géophysique sur le site