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Découverte de deux soldats français

Pendant les fouilles archéologiques de Mai 2012, les restes de deux corps humains ont été découverts dans le coin sud-est de Granathof, les ruines d’une ancienne cour de ferme, présente sur le site bien avant la guerre. Alors qu’un cratère remplace maintenant une grande partie de la ferme, les premiers sondages ont suggéré qu’une part importante de cette structure hautement symbolique pourrait toujours exister, protégée par les retombées des explosions de mine (voir la partie sur l’Ilot / Granathof)

Granathof – une des premières tranchées françaises creusée à travers l’écurie. Le sol en brique est bien visible. Les deux corps ont été retrouvés dans cette zone.

Les restes du premier corps ont été trouvés près d’une des premières tranchées, creusée à travers l’écurie. Malheureusement, cet homme n’a pas pu être identifié. La petite collection d’os a été soigneusement extraite par un archéologue qualifié. Aucun élément d’identification, en dehors d’une rangée de boutons de régiment français, n’a été trouvé avec les restes.

Le second soldat a été trouvé par Peter Barton, en travaillant sur les murs du corps de ferme adjacent. Il s’y trouvait une plaque d’identification modèle 1881 portant le nom de « BIDEAU ». La fiche suivante confirme le nom de François Marie Bideau, du 118ème Régiment d’Infanterie, tué à la Boisselle le 27 décembre 1914. La plaque mentionne également sa classe et sa région de recrutement, avec le numéro de régiment sur le verso. La région est celle de Tréguier, un port de Bretagne. Au même endroit ont été trouvés des boutons, une brosse à dents et de petits morceaux de cuir, provenant sans doute de l’équipement personnel. Il a fallu cinq jour pour l’exhumer entièrement.

Plaque d’identité modèle 1881 portant le nom de BIDEAU. Certaines parties sont rouillées.

Le verso indique la région de recrutement, Tréguier, un port de Bretagne.

La fiche de François Marie Bideau, 118ème Régiment d

Les journaux de marche du 118ème Régiment d’Infanterie et de la 11ème Armée, ainsi que l’histoire des pionniers du 13ème Württemberg permettent de retracer les événements du 27 décembre. Après la perte de la ferme la veille de Noël, les Allemands ont essayé de reprendre la position le 27, avec une attaque à la grenade menée par l’infanterie et les pionniers. Déterminés à tenir la ligne, les français avaient rassemblé une quantité importante d’artillerie. Les bâtiments de la ferme étaient tenus à ce moment par la 3ème Compagnie du 118ème Régiment, commandée par le lieutenant de Castel. Après un lourd bombardement de mortiers, les Allemands sortirent de leurs tranchées sur environ 60 mètres, baïonnettes au fusil. Selon le journal de marche du 118ème Régiment, les Allemands avancèrent avec la main droite levée, comme pour se rendre, jusqu’à ce qu’une fois proches des Français, certains dans leurs rangs lancent des bombes à la mélinite. L’attaque fut repoussée à la baïonnette, mais fut suivie par un autre important bombardement allemand, qui lui-même précédait une autre attaque à la grenade, une demi-heure plus tard. Les Français bombardèrent ensuite la Boisselle et les batteries d’artillerie allemandes, rapportant que ce feu allié à celui de l’infanterie avait repoussé l’assaut. La Compagnie de de Castel était maintenant particulièrement épuisée, après avoir tenu la position pendant trois jours. Elle a donc été relevée par une compagnie du 65ème Régiment, plus tard dans la journée. Des sacs de sable, du bois, des grenades improvisées et des rouleaux de fils appelés « Réseaux Brun » ont été amenés pour renforcer la ferme. Le feu allemand diminua progressivement et se tut vers la fin de la journée. Les pertes pour le 118ème furent un officier blessé et environ quarante pertes dans les autres rangs. Chez les Allemands, on dénombra deux officiers du Génie tués.

Francois Marie Bideau

Plusieurs rouleaux de fils ont été retrouvés pendant les fouilles. Peu après la découverte des restes de François Bideau, Claudie Llewellyn-Lejeune, une des propriétaires des Glory Hole, a contacté la famille en Bretagne, ainsi que la mairie de la ville d’origine du soldat. Le fils de François Bideau a combattu pendant la Seconde Guerre Mondiale, il a été tué en 1940. D’autres membres de la famille sont recherchés. Nous vous donnerons d’autres informations dès que nous en aurons.